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Au Venezuela, l’opposition jugera « nulle » une validation de la réélection de Nicolas Maduro par la Cour suprême

L’opposition vénézuélienne considérera « nulle et non avenue » une éventuelle sentence de la Cour suprême certifiant la validité de la réélection du président Nicolas Maduro au Venezuela, affirme-t-elle, mercredi 21 août, dans une lettre ouverte.
Le dirigeant socialiste a été proclamé vainqueur de la présidentielle du 28 juillet par le Conseil national électoral (CNE), qui n’a cependant pas publié le détail du décompte des voix, affirmant que son système a été piraté. L’opposition dénonce une fraude et revendique la victoire de son candidat, Edmundo Gonzalez Urrutia.
M. Maduro, qui ne cesse de répéter qu’il fait face à une tentative de « coup d’Etat », a déposé un recours devant la Cour suprême, que la plupart des observateurs considèrent comme inféodée au pouvoir, pour faire valider sa victoire.
« Tout arrêt éventuel de la Chambre électorale [de la Cour suprême] qui pourrait valider la fraude électorale que l’on veut imposer serait nul et non avenu », annonce le texte diffusé sur les réseaux sociaux par la dirigeante de l’opposition Maria Corina Machado et M. Gonzalez Urrutia.
« Les magistrats » de la Cour suprême « violeraient les droits inaliénables des électeurs et engageraient leur responsabilité pénale, civile et administrative », ajoute la lettre approuvée par la coalition Plataforma Unitaria Democratica, qui regroupe les principaux partis d’opposition.
« Le CNE est l’organe constitutionnellement obligé de totaliser les votes des Vénézuéliens et de publier les feuilles de décompte de ces votes », poursuit le texte.
L’opposition a publié sur Internet des copies des procès-verbaux des bureaux de vote qui, selon elle, prouvent la victoire de M. Gonzalez Urrutia. Le pouvoir rejette cependant la validité de ces documents.
Les Etats-Unis, l’Union européenne et plusieurs pays d’Amérique latine ne reconnaissent pas la victoire de M. Maduro.
Par ailleurs, une journaliste vénézuélienne, qui a travaillé sur les troubles qui ont suivi la réélection contestée du président Nicolas Maduro, a été arrêtée, a fait savoir, mercredi, à l’Agence France-Presse (AFP), le syndicat de la presse. Ana Carolina Guaita, journaliste du site internet La Patilla, critique du gouvernement, a notamment couvert le renversement à La Guaira (à 30 km de Caracas) de la statue de l’ancien président Hugo Chavez, mentor de M. Maduro. Selon La Patilla, elle a été arrêtée mardi par les services de renseignement lors d’une « opération inhabituelle ».
« Jusqu’à présent, nous n’avons pas pu confirmer quel était le centre de détention » ni de quoi elle était accusée, a dit le secrétaire du Syndicat national des travailleurs de la presse (SNTP), Marco Ruiz.
Ana Carolina Guaita est la fille de Carlos Guaita, secrétaire général du parti d’opposition Copei à La Guaira, et de Xiomara Barreto, également cadre de ce parti. La famille craint, selon M. Ruiz, que l’arrestation de la journaliste ne vise à l’utiliser « comme monnaie d’échange » avec ses parents, qui se trouvent hors du pays et sont recherchés par les autorités.
L’annonce de la réélection de M. Maduro pour un troisième mandat avait provoqué des manifestations spontanées, qui ont été brutalement réprimées. De source officielle, 25 personnes sont mortes, 192 ont été blessées et 2 400 arrêtées.
Deux photographes, Deisy Peña et Yousner Alvarado, ainsi que le caméraman Paul Leon ont été arrêtés depuis le scrutin du 28 juillet. Roland Carreño et José Gregorio Camero, journalistes de profession mais plus engagés politiquement, sont également détenus.

Le Monde avec AFP
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